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le mot de Brigitte Bérenger, le soir du vernissage...

 

Nous sommes ravis d’accueillir Pierre Gaudu pour cette exposition de photographies et de dessins qu’il a réalisés spécialement à cette occasion avec passion et énergie,

 

Dessinateur, peintre, photographe, il n’aime pas trop les étiquettes.

Ces pratiques participent d’une même nécessité intérieure, chacune se nourrissant de l’autre dans un va et vient entre le dedans et le dehors, l’œil et la main, le regard et le corps. Expression d’un tout plutôt que fragmentation, expression d’un travail exigeant L’échappée photographique, la peinture, le dessin, connivence des disciplines…

 

Regarde où tu mets les pieds, sur les traces de Pierre Gaudu – marcheur, arpenteur de ses territoires intimes, qu’il visite et revisite sans cesse en quête de la lumière, de la matière, souffle du marcheur accordé aux silences et aux bruissements des sentiers. Il a ses rituels, les pas, les gestes qui font avancer… le photographe…

Il en restitue une présence au monde, à la nature dans ce qu’elle a de fort et de ténu…La nature est son champ d’action, de réflexion, d’immersion poétique. Besoin vital, respiration.

 

Des mondes surgissent, qui nous sont familiers, pour peu qu’on soit attentifs à ce qui bouge aussi en nous, mémoire de l’enfance, le lézard écrasé devient dragon, poésie subtile des traces légères, des empreintes, cailloux incrustés dans la boue et puissance des visions, la rencontre avec la bête morte ou la racine – ossement posée en clair obscur. De la terre qui accueille les pas, il retient des fragments qui deviennent paysages. De petits mondes en expansion, il nous emmène au-delà des apparences, parfois jusqu’à l’abstraction dans ses « carrés de terre », comme il les nomme aussi.

 

Les photographies dégagent leur propre lumière, elles sont troublantes par leur qualité picturale. P. Gaudu ne craint pas d’aller du côté de la beauté avec une rigueur dans la composition, les tonalités assourdies du sol s’éclairent dans la juste lumière. Attentif au rendu de la matière, prégnante, le peintre est à l’œuvre dans la photographie..

 

Dessins et photographies les deux univers se côtoient en résonnance. Echo, aux formes et aux matières captées par l’œil photographique, il trace de sa gestuelle les réminiscences des visions du dehors. Ainsi naissent des paysages intérieurs, dans le temps de l’atelier.

 

Les dessins demandent une proximité pour en saisir la complexité, la texture, la finesse, le blanc et noir en respiration. Il faut se laisser happer par le mouvement, se laisser absorber par le foisonnement des traits, des lignes et des courbes, des volutes...formes organiques. Sur la feuille blanche, moments où la main trace, la plume caresse ou griffe la feuille dans des élans,

vibrants et tourmentés. Les mondes du dedans et du dehors fusionnent, l’œuvre se poursuit

inlassablement … déjà le dessin lui manque !

 

De l’atelier à l’artothèque c’est aussi un chemin – celui du travail qui sort pour être vu… mais pour que la rencontre soit réussie, les mots de Pierre sont les bienvenus.

 

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